La réunion publique organisée le 26 juin à Gémenos, petit village tout proche d’Aubagne, fut bien mouvementée ! La salle des fêtes bondée, semblait électrisée par une tension courroucée et pour cause :
Le groupe Accor vient de vendre 62 hôtels « Formule 1 » à la filiale immobilière de la Caisse des Dépôts et Consignations afin de renforcer les infrastructures de logements d’urgence, et celui se trouvant à Gémenos, en fait partie.
Une centaine de « réfugiés politiques » seront donc logés à Gémenos, sans qu’il y ait eu concertation avec le maire ni avec ses administrés. Le fait accompli accompagnait donc le Préfet ainsi que le directeur d’Adoma, (ex Sonacotra), chargé de l’administration de cet hôtel social à l'occasion de cette première rencontre.
Il va sans dire que les nombreuses questions qui suivirent, furent des plus acerbes. En effet, le déni de démocratie ainsi que les réponses floues apportées par le Préfet, ne firent qu’ajouter de l’huile sur le feu des citoyens inquiets pour leur tranquillité, leur économie locale et surtout pour leur sécurité.
Malgré l’ignorance annoncée du Préfet sur l’origine de ces migrants, l’expulsion des migrants de la jungle de Calais en octobre 2016, nous met la puce à l’oreille. Plusieurs milliers de personnes ont été déplacées dans des centres d’accueil aux quatre coins de la France et l’acquisition des « Formules 1 » arrive à point nommé !
Depuis la fin des années 90, il y a une explosion de demandes d’hébergement. Le gouvernement a lancé un plan de création de 13.000 places. D’après un article de libération daté de 2015, on est passé de 2 500 nuitées en moyenne en 2005 à 14 fois plus aujourd’hui.
La Caisse des Dépôts a donc saisi l'occasion d'acquérir les hôtels et de les affecter au Samu social via une de ses filiales, le groupe SNI (Société Nationale Immobilière). Si le montant de la vente reste inconnu, l'enveloppe de travaux pour la transformation de ces hôtels en logements sociaux, est estimée à 30 millions d'euros.
La SNI a lancé le 15 mars un " fonds à impact social " de 200 millions d'euros, baptisé Hémisphère. La moitié de la somme provient d'un prêt du Conseil de l'Europe et l'autre, d'apports de six investisseurs institutionnels.
Le montage financier, a toutes les chances d'alimenter des polémiques éthiques. En janvier, le magazine Envoyé Spécial de France 2 avait ainsi créé des débats en révélant les dessous du " business " des migrants. En s'appuyant notamment sur le témoignage d'un patron de PME vendant des abris à l'Etat qui expliquait face à la caméra: " Il y a une commande de l'État. Un appel d'offres. C'est un vrai marché, le migrant. Un produit spécifique "…(1)
Quoi qu’il en soit, les Gémenosiens n’ont pas succombé aux violons larmoyants du Préfet. Un comité de suivi sera mis en place avec leur participation, afin de constater le bon encadrement de ces nouveaux arrivants qu’ils seront bien contraints d'accepter.
A voir le nombre de volontaires pour s’inscrire, Adoma devra compter sur l’implication étroite et attentive des Gémenosiens.
sources :
(1) Envoyé spécial « Qui veut gagner des migrants ? », janvier 2017 France 2
http://www.la-croix.com/Culture/TV-Radio/Envoye-special-marchands-sommeil-refugies-2017-01-12-1200816572
Pour tout savoir sur le Groupe SNI et le fonds Hémisphère :